Catherine Malevez, l’interview

Catherine, qui es-tu et que fais-tu dans la vie ?
Je suis mariée et maman de deux petits garçons. J’habite à Woluwe-Saint-Pierre et j’ai étudié les sciences de gestion à Louvain-la-Neuve, avec une spécialisation en finances. Depuis fin 2019, je suis consultante indépendante en finance et en 2020, j’ai créé My Personal Finance Manager.  

Ça sonne très bien ! Nous y reviendrons un peu plus tard, parce que je voudrais d’abord savoir ce qui t’a attirée dans ces études.
Je baigne dans les chiffres depuis ma plus tendre enfance. Mes parents eux-mêmes travaillaient dans le domaine de la finance. Tout naturellement, c’est moi qui m’occupais des comptes des groupes dans lesquels j’évoluais : les mouvements de jeunesse, les groupes d’amis… Par ailleurs, le monde des affaires m’a toujours intéressée, voire fascinée. Je me posais une foule de questions, toutes liées aux chiffres et à l’organisation financière.  

Par exemple ?
Eh bien, je me demandais comment faisaient les restaurateurs pour savoir ce qu’ils devaient acheter et en quelle quantité, comment les entrepreneurs faisaient pour décider de prendre tel ou tel risque ou d’investir un montant dans un projet.  

Qu’aimes-tu tant dans les chiffres ?
J’adore ce qu’ils signifient. Au fil du temps, je me suis rendu compte que les chiffres sont bien plus que des chiffres. Le chiffre est puissant, car il dit beaucoup de choses. Ils sont là pour nous aider à prendre des décisions, ils montrent des directions à prendre, ils disent si une activité sera rentable ou non, ils permettent de prévoir des investissements et le meilleur moment pour les faire. Les chiffres accompagnent les entrepreneurs tous les jours et dans la vie privée également, ils sont présents. Les chiffres, ce ne sont pas que des euros, ils parlent aussi des m² d’une maison, du nombre d’enfants qu’on a, de la météo…  

Qu’est-ce que les chiffres peuvent dire sur une personne ?
Les personnes interpréteront différemment les chiffres selon la situation dans laquelle ils se trouvent et en fonction de leur position par rapport au risque. Un même chiffre peut vouloir dire « Go » pour l’un et « On attend » pour l’autre.   C’est passionnant. C’est pour cela que j’ai voulu avancer dans la vie accompagnée des chiffres et que je m’intéresse à tout ce qu’ils signifient.  

Parfois, je remarque une appréhension face aux chiffres. Ce que je cherche à faire pour mes clients, c’est les accompagner dans le monde des chiffres pour démystifier les notions qui s’y rapportent, pour les aider à les comprendre et à opérer les bons choix.  

Tous les indépendants sont confrontés aux chiffres. S’ils ne sont pas à l’aise avec cela, c’est un obstacle, non ?
Dans l’activité d’un indépendant, il n’est pas nécessaire de s’entourer d’une foule de chiffres : je recommande d’en sélectionner quelques-uns qui soient représentatifs de l’activité, de bien les calculer et les interpréter. Sans oublier de les suivre selon une bonne fréquence.   Si certains entrepreneurs ne sont pas toujours à l’aise avec les chiffres, c’est bien normal : à chacun son talent. Mais il est important qu’ils soient entourés des bons chiffres. Et pour bien les choisir, il est parfois nécessaire d’être aidé par une personne qui dispose de cette compétence. De cette façon, ils peuvent se consacrer à ce qu’ils font le mieux : leur métier. 

Quelle est la différence entre ton travail et celui d’un comptable ?
Les chiffres d’un comptable doivent refléter une image fidèle de l’entreprise. Il se base sur ce qui existe déjà, alors que moi je suis davantage là pour aider à l’élaboration d’un futur. Le travail d’un comptable est également moins personnalisé, il se base davantage sur des moyennes et intervient au moment des échéances liées à la comptabilité. Les comptables peuvent aider, comme moi, à établir des plans financiers. Pour des activités simples, cela peut vraiment suffire. Mais pour des projets plus complexes, ça vaut la peine de se pencher de manière plus approfondie et plus globale sur l’activité.  

Raconte-nous ton parcours professionnel
J’ai suivi un parcours très classique dans une PME faisant partie d’un grand groupe bancaire français. Je faisais de la finance d’entreprise classique : analyse des résultats, estimations, plans financiers, analyse de crédits, mise en place de reportings et d’indicateurs clés… Mon parcours a été long et varié au sein de cette entreprise. J’y ai occupé plusieurs fonctions, toujours dans la finance. Cela m’a beaucoup plu et cela m’a permis d’acquérir une expérience très généraliste tout en composant avec les contraintes liées à un grand groupe. C’est un très bon bagage.

Après une bonne dizaine d’années, j’ai senti un peu de lassitude. J’avais fait le tour de ce genre de chiffres là. Toujours dans cette même entreprise, j’ai eu l’opportunité de me lancer dans la gestion de projets pendant plusieurs années. J’ai beaucoup aimé cela, et cela m’a apporté un bon complément d’expérience. Le choix de faire autre chose s’est alors imposé de plus en plus clairement.

Quelle est cette autre chose ?
Même si j’ai beaucoup aimé mon expérience dans cette entreprise, il s’agissait d’un grand groupe dans lequel la prise de décision est complexe et les procédures nombreuses.   Je ressentais le besoin d’apporter plus de sens à ce que je faisais, de travailler davantage en proximité avec les personnes qui font appel à mon expertise, de leur être utile de façon plus directe. J’ai alors développé l’idée de contribuer aux succès des entrepreneurs et des indépendants. Ce sont des personnes que j’admire énormément : ils portent des idées, des projets passionnants, ils ont une grande force de travail. Pour mener à bien leur rêve, ils ont besoin de s’appuyer sur des données chiffrées et d’avoir à leurs côtés quelqu’un qui peut les aider à faire de leur projet une réalité solide, entre autres financièrement.  

À quel moment as-tu pris la décision de changer de carrière ?
La suite logique de mon parcours aurait été de devenir directrice financière d’une petite entreprise ou même de l’entreprise dans laquelle je me trouvais. Mais cela ne me faisait pas rêver. J’ai navigué un certain temps dans le questionnement : j’y vais ou je n’y vais pas ? Il y avait des fonctions ouvertes dans l’entreprise, on m’en a proposé certaines, mais j’ai senti que ma vie n’était plus là. Si j’avais accepté, j’aurais eu l’impression de jouer les prolongations. Je sentais que j’arrivais au bout de cette aventure-là, mais je ne savais pas encore quand ni comment j’allais aborder la suite. Cependant, la décision de faire autre chose était prise depuis plus ou moins 6 mois. 

6 mois, c’est rapide pour un tel virage !
Je crois que cela mûrissait déjà en moi depuis un bon moment, mais je n’en étais pas encore consciente. Mais du jour où je me suis posé clairement la question, il a fallu plus ou moins 6 mois pour prendre la décision.  

Sur quoi cette décision a-t-elle débouché concrètement ?
J’ai décidé de changer complètement d’environnement et de cible. J’ai créé « My Personal Finance Manager » pour rendre la fonction de « direction financière » accessible aux plus petites entités. Mon objectif est d’accompagner de petits entrepreneurs ou de petites entreprises, des start up qui n’ont en général pas les moyens de s’offrir les services d’un Finance Manager. Je souhaite devenir leur partenaire pour les questions financières, les accompagner dans des questionnements tels que « Je démarre mon activité, je dois établir un plan financier pour obtenir un financement, comment fait-on ?  Comment le défend-on ? ». Et pour des entreprises un peu plus installées : « Est-ce que mon activité est rentable ? Je veux lancer un nouveau produit, est-ce faisable financièrement ? ».

C’est proche du marketing, non ?
Non, je ne m’occupe ni de stratégie ni de marketing, je me plonge avec le client dans les aspects financiers de son projet.  

Quels sont, concrètement, ces fameux aspects financiers ?
Il y en a plusieurs. De manière générale, j’aide mes clients à répondre à des questions telles que : 

  • Puis-je engager du personnel ? 
  • Mon activité est-elle rentable ? 
  • Quel est le juste prix à appliquer à mon produit ?
  • De combien de fonds ai-je besoin pour démarrer mon activité ?
  • Je pense lancer un nouveau produit ou service : est-ce le bon moment ?
  • Pourrais-je assumer les charges liées à tel ou tel investissement ?
  • Comment « suivre » mon activité de manière adéquate ?

C’est très vaste ! Quels outils utilises-tu pour répondre à ces questions ?


Tout d’abord, il y a l’établissement d’un plan financier : il s’agit de projeter l’activité dans le futur (souvent sur trois années) en tenant compte de l’estimation des revenus et des coûts futurs.  

Ensuite vient l’analyse de rentabilité. Pour établir ce calcul (Return On Investment, ou ROI), on se base sur les revenus directs (chiffre d’affaires), les frais directs (achats des marchandises) et les frais indirects (salaires, marketing, intérêts, amortissements…).

Pour le suivi d’activité, j’aide mes clients à identifier et à mettre en place des indicateurs pertinents. Cet outil permet non seulement de suivre l’activité, mais également d’évaluer l’atteinte des objectifs fixés.

J’aide également mes clients dans l’identification du besoin de liquidité. Dans ce cas, on calcule le besoin de cash nécessaire (quand et combien) pour compenser le décalage entre les encaissements et les décaissements. Sur cette base, l’entrepreneur peut réfléchir à la meilleure façon de financer son activité (emprunts, capital…).

Et enfin, j’aide mes entrepreneurs dans la fixation du prix de leurs prestations ou de leurs produits. Pour réaliser ce calcul, nous devons penser à tous les frais à couvrir afin d’atteindre le niveau de rentabilité souhaité.

Je propose encore d’autres services, conçus sur mesure pour mes clients. Mais ceux dont je viens de te parler sont les principaux et les plus demandés.

Je suppose qu’il existe des entrepreneurs qui se lancent tout seuls, sans accompagnement financier. Peux-tu me donner des exemples d’écueils qu’ils pourraient éviter ?
Parfois, lorsqu’ils planifient leur projet, certains entrepreneurs ont tendance à confondre rentabilité et liquidité. Un projet peut être rentable, très rentable même, mais nécessiter beaucoup d’investissement dès le départ, alors que les fruits ne seront récoltés que plus tard.   Par exemple, si un projet a besoin de 20 000 € pour démarrer, mais que le premier client ne paie que quelques mois plus tard, il faut analyser les flux financiers et mener une réflexion sur le financement des activités. C’est indispensable. Et c’est aussi le cas pour les activités saisonnières.

Ce qui est primordial également, c’est de bien tenir compte de tous les frais dans la fixation du prix, afin d’assurer une rentabilité suffisante pour l’entrepreneur. Ce n’est pas simple : il y a le prix du marché, on s’aligne sur les concurrents, mais il faut malgré tout vérifier qu’il est suffisant. Je ne juge pas de ce qu’est la rentabilité suffisante pour l’entrepreneur, mais le calcul doit être fait.  

Enfin, si l’entrepreneur ne suit pas les bons indicateurs, il risque de se rendre compte trop tard de certaines évolutions. Tous ces exemples montrent qu’un regard externe et transversal est toujours bénéfique, voire essentiel.  

Quel est le degré de ton implication dans un accompagnement ? Tu interviens à d’autres moments en dehors du démarrage ?
Je peux intervenir à n’importe quel moment du projet. Le point d’entrée, c’est souvent le plan financier. Ensuite, au fur et à mesure que leur entreprise se développe, les entrepreneurs cherchent des réponses à d’autres questions. Par exemple, après un certain temps, ils peuvent ressentir le besoin de mieux suivre leur activité. Alors je les aide à trouver des indicateurs simples, pertinents et faciles à suivre, sinon cela ne sert à rien. Mon but est aussi de rendre les entrepreneurs autonomes, de les former. Par exemple, l’entrepreneur peut réaliser un deuxième plan financier seul après avoir fait le premier avec moi. C’est la même chose pour le calcul de rentabilité : je le construis avec lui, et plus tard, il l’utilise à nouveau sans mon aide. Je propose un service de consultance « à la demande », selon les besoins ponctuels ou réguliers des clients.  

Ce qui est important pour moi, c’est la notion de « grandir ensemble », de faire avec la personne et pas seulement pour la personne.

Peux-tu nous donner un exemple de projet que tu as accompagné ?  
Dernièrement, j’ai accompagné une personne qui portait un projet dans le secteur agricole. Il avait de très bonnes idées pour optimiser la production (produire davantage tout en proposant une meilleure qualité). Mais il avait besoin d’obtenir un subside et il voulait solliciter un financement auprès de la Fondation Roi Baudouin. Pour obtenir ce financement, il fallait établir un plan financier afin de démontrer la rentabilité du projet. J’ai accompagné mon client dans toutes ces démarches et notre travail a été l’occasion pour lui de répondre à pas mal de questions qu’il ne s’était pas encore posées. Parfois, c’est assez simple, mais dans ce cas-là, c’était complexe, il y avait plusieurs intervenants à plusieurs niveaux. Nous avons fait tout ce travail ensemble, c’était très intéressant.  

Quel genre de questions poses-tu aux entrepreneurs ?  
Quand j’établis un plan financier, j’essaie d’abord de comprendre l’idée, l’objectif, l’activité. Le plan financier, c’est le reflet des idées et de l’ambition d’une entreprise. Et le financier, c’est le traducteur, l’interprète de ces chiffres. En revanche, je ne suis ni théoricienne ni comptable. 

Ensuite, mes questions principales sont : qu’est-ce que l’entreprise va devoir payer ? Quand ? Qui va payer l’entreprise et quand ? Je demande également à mes clients comment ils procèdent pour suivre leurs finances, et quelles sont leurs préoccupations financières du moment.

Et toi, comment t’es-tu sentie au cours de cet accompagnement ?  
Vraiment très bien. Apporter mon aide, vivre les projets des entrepreneurs, ça me fait rêver ! Je trouve ça fantastique, ça me donne de l’énergie et de l’enthousiasme. Du coup, j’ai envie d’accompagner de nombreux autres projets et je me sens vraiment à ma place. Je me sens utile, parce que j’aide quelqu’un qui a besoin de cette compétence-là et je l’accompagne pas à pas, en proximité. Ce qui est aussi très sympa, c’est que ce sont forcément des gens qui ont un profil d’entrepreneur : ils ont envie d’avancer et d’avancer vite ! Ils ne tergiversent pas dans leurs décisions, c’est motivant et boostant.  

Est-ce que beaucoup de personnes font ton métier ?
Je ne crois pas. Je n’en connais pas, en tout cas. Comme je le disais tout à l’heure, les comptables font une partie de ce que je fais, mais je ne connais personne qui fasse de l’accompagnement financier. Quand j’en parle autour de moi, les gens disent souvent que c’est une bonne chose que ce type de service existe, mais peu de gens le savent. Il y a vraiment un besoin qui existe, un marché. Aujourd’hui, il s’agit pour moi de faire « matcher » les besoins avec mon offre.  

Comment les gens viennent-ils à toi ?
C’est mon challenge actuel : me faire connaître. Pour le moment, c’est le bouche-à-oreille qui fonctionne le mieux. Je comprends très bien cela, parce que lorsqu’on veut confier son projet et une partie de sa situation financière à quelqu’un, il faut avoir confiance et disposer d’une référence. Sinon, j’ai aussi une page Facebook, une page LinkedIn, et bientôt un site.  

Et la Covid dans tout ça ?
Je n’ai pas démarré au meilleur moment. J’ai quitté mon employeur en août 2019, puis j’ai pris un peu de temps pour réfléchir à la façon de lancer mon activité. J’avais décidé de me lancer en mars 2020, juste avant le confinement, tout en gardant une activité de consultante financière trois jours par semaine dans une entreprise actuellement en croissance… Étant maman de deux jeunes enfants dont l’école et la crèche ont été fermées, j’ai dû revoir mes plans. Mais j’ai tout de même pu suivre quelques personnes grâce au bouche-à-oreille.  

Tu n’as pas froid aux yeux ! Tu quittes ton employeur principal, tu te lances en plein confinement, tu t’occupes de tes deux jeunes enfants… Ta vie de femme, de maman, d’entrepreneure, tout ça en même temps, ça doit être…

… c’est passionnant ! Et ça me fait des journées bien remplies. Le fait d’avoir basculé vers l’entrepreneuriat, ça m’offre aussi une flexibilité par rapport aux enfants, je gère moi-même mon horaire, je travaille de chez moi, c’est plus souple que dans une entreprise.  

Comment te débrouilles-tu avec les mesures sanitaires ?
Pour l’instant, j’accompagne mes clients depuis chez moi, avec des calls, des échanges de fichiers et de données. Mais il est certain que je serai heureuse de pouvoir davantage rendre visite aux gens, de sentir l’environnement de leur entreprise, d’avoir des contacts plus directs. Rien ne vaut le contact direct… Mais cela fonctionne bien à distance, en attendant.

Est-ce qu’il y a un aspect dans ton travail que tu trouves plus difficile ? 
… Euh… Je n’aime pas trop lire de très longs documents. Je préfère qu’on m’explique l’activité plutôt que de lire un gros dossier la concernant. Au début d’un accompagnement, je demande toujours à la personne si elle peut me fournir de la documentation décrivant le projet. Les réponses peuvent être très variées : quelques mots, un site… ou un gros dossier. Et les gros dossiers, je les échange volontiers contre une bonne discussion.

Il y a encore autre chose de délicat, mais qui fait vraiment partie intégrante de mon rôle et qui arrive régulièrement lors de mes accompagnements, c’est ce que j’appelle « le moment de la mauvaise nouvelle ».  

Qu’est-ce que c’est ?  
Souvent, l’entrepreneur enthousiaste a la conviction que son activité va tout de suite cartonner. Mais il a oublié de penser à certaines choses, et, j’insiste sur ce point, c’est bien normal. Donc je dois un peu le ramener sur la terre ferme… Quand je dis à une personne qu’il va falloir revoir son plan financier parce qu’il ne tient pas encore debout, j’ai parfois un long blanc au bout du fil… Mais je rassure toujours, parce que c’est normal, ça se passe toujours comme ça. Lors de l’établissement d’un plan financier, la prudence est souvent de mise. On a donc tendance à sous-estimer les revenus et surestimer les coûts. Donc, forcément, un déséquilibre se crée. Mais on trouve des solutions, et on avance ensemble.

Et qu’est-ce qui t’amuse le plus ?
Sans hésiter, me plonger dans le rêve de mes clients. Et aussi, la grande diversité des projets dont je m’occupe. Aujourd’hui, ce sera pour un magasin, demain pour autre chose. J’apprends beaucoup de nouvelles choses sur des secteurs que je ne connais pas bien. C’est vivifiant !

Comment te vois-tu dans 5 ans ?  
Je me vois vivre de cette activité à temps plein. Et je rêve de faire la liste de tous les projets que j’aurai accompagnés, de mesurer le chemin que mes entrepreneurs auront parcouru. Et de me rappeler tous les bons moments de travail en équipe. Je vois bien une longue liste punaisée au mur de mon bureau…

Tu estimes avoir la fibre « entrepreneure » ? 
Maintenant, oui ! Je ne savais pas que j’avais cela en moi.

Souvent, on la découvre au moment où on se lance !